Améliorations énergétiques du bâti ancien : des exigences plus fortes
Réhabiliter les immeubles du centre ancien de Rennes, c’est combiner des critères complexes : préserver le patrimoine, assurer la sécurité des occupants, lutter contre l’habitat indigne et insalubre, œuvrer pour une offre de logement accessible, limiter les budgets liés aux travaux — entre autres. Si l’amélioration énergétique des immeubles étaient intégrées dans nos opérations, celle-ci n’était pas obligatoire et relevait du choix des copropriétaires. Avec la loi climat et résilience, la sobriété énergétique est aujourd’hui incontournable dans la réhabilitation du centre ancien pour sortir ces immeubles du statut de « passoire énergétique ».
De nouveaux outils, de nouvelles compétences
Avec l’ouverture de la concertation en janvier 2023 « Rennes, le centre ancien de demain », notre équipe s’est mobilisée sur le sujet de l’amélioration énergétique du bâti ancien. Après avoir échangé avec les Rennais lors du forum organisé avec les élus et nos partenaires, des ateliers ont été animés avec les professionnels — artisans, syndics, architectes, entreprises de travaux — pour enrichir ensemble les ambitions renouvelées de notre Opération Rennes Centre ancien. Car il s’agit, dans ce troisième chapitre qui s’ouvre pour nous jusqu’en 2030, de réhabiliter 100 immeubles supplémentaires (soit environ 600 logements).
Ainsi, nous avons corédigé un cahier des charges et un guide technique dédiés aux spécificités du bâti ancien, aux côtés du bureau d’études thermiques Pouget Consultants. Un travail mené de concert avec l’architecte des Bâtiments de France et l’ensemble des partenaires mobilisés sur les chantiers. Les objectifs :
- Accompagner les propriétaires privés dans la réalisation d’un audit énergétique et d’un Diagnostic de Performance Energétique (DPE) de leur immeuble et logement ;
- Recenser les procédés constructifs (pans de bois, pierres, briques…) présents dans le centre historique de Rennes en qualifiant leurs performances ;
- Proposer des simulations de travaux (gain énergétique de 35%, sortie du statut de passoire thermique) chiffrées, afin de permettre aux propriétaires d’arbitrer en amont des travaux.
En complément, un bureau d’études thermiques est choisi par chaque copropriété dès la phase de diagnostic. Cet expert a pour mission de réaliser l’audit énergétique sur l’intégralité de l’immeuble, simuler le DPE à atteindre après réhabilitation, proposer des bouquets de travaux et suivre leur déploiement tout au long du chantier.
Une nouvelle compétence qui rejoint nos comités techniques de suivi, composés :
- du SDIS 35 pour la sécurité incendie,
- du service Santé Environnement de la Ville de Rennes pour les normes d’habitabilité,
- de l’architecte des Bâtiments de France pour le volet patrimonial,
- de l’ANAH pour l’amélioration de l’habitat (mobilisation des aides publiques),
- des syndics dans la représentation des copropriétaires,
- et de l’architecte pour l’orchestration des travaux.
Le tout piloté, comme jusqu’alors, par l’un de nos responsables d’opération.
De nouvelles aides financières
Pour faciliter la mise en œuvre de ce critère renforcé, des subventions complémentaires sont accordées par Rennes Métropole et l’ANAH. Dès l’audit énergétique, désormais obligatoire, les copropriétaires peuvent bénéficier d’une aide globale à hauteur de 7000 euros maximum. D’autres dispositifs viennent s’ajouter à ces aides financières, pour encourager la réhabilitation des immeubles qualifiés de passoires énergétiques — aujourd’hui estimées à 71% des logements privés du centre ancien.
Enfin, certaines de ces subventions sont liées à l’intermédiation locative ou au conventionnement du loyer, pour promouvoir l’accès au logement à tous dans le centre de Rennes. L’ensemble de ces aides sont synthétisées dans cet article — un sujet à aborder avec nos responsables d’Opération lors de la constitution de votre dossier.