Le bois dans le centre ancien de Rennes, toute une Histoire !

Le patrimoine architectural rennais est intimement lié au bois : dans les maisons dites à pans de bois bien sûr, mais aussi dans celles construites en pierre après le grand incendie de 1720. Un matériau capable de traverser les siècles sans prendre une ride s’il est préservé de l’humidité et respecté dans sa structure lors des différents aménagements envisagés — ce qui n’a malheureusement pas toujours été le cas, et a en partie mené à la création de notre Opération.

Le bois est partout dans le centre ancien : des murs aux planchers jusqu’aux toits, dans les bâtisses du XVe au XIXe siècle. Une présence qui s’explique par la ressource : le bois abondait à Rennes grâce à ses nombreuses forêts avoisinantes, alors qu’il fallait acheminer le schiste, le granit ou le calcaire — des matériaux éloignés, lourds et coûteux à transporter.

Aussi, l’architecture de nos maisons a longtemps privilégié le bois, alors même qu’il était remplacé par du métal dans d’autres villes comme Paris. Si le grand incendie de 1720 a profondément modifié le visage du centre ancien de Rennes, le bois restera un matériau de choix dans la reconstruction des quartiers détruits — y compris dans les nouvelles maisons en pierre, alors en poupe à proximité du Parlement.

Suite à cet incendie, les poutres et éléments ayant échappé aux flammes sont réemployés dans les maisons à pans de bois à rénover. C’est pourquoi on retrouve des poteaux dont les mortaises (c’est-à-dire les entailles prévues pour y insérer une autre pièce de bois) n’ont aucune utilité. D’ailleurs, lors des diagnostics en amont des travaux de réhabilitation, il n’est pas rare d’identifier des bois plus anciens que la date connue de construction du bâtiment.

Un matériau solide, à préserver de l’humidité

… et de l’homme ? Ou plutôt de l’intervention humaine qui, au fil des décennies et des siècles, rénove à son goût ces bâtisses séculaires. Des travaux qui affectent leur structure, pour parfois mener à de lourds déséquilibres et à des dangers imminents pour ses occupants.

Il n’est pas rare de constater dans nos visites qu’un élément porteur a été sectionné, qu’une fenêtre plus grande que l’originale a été installée sans respecter le bâti. Ou que la pose d’une dalle béton dans une salle de bain a généré à la fois un poids supplémentaire pour la structure, et des infiltrations d’eau persistantes. Enfin, les belles façades à pans de bois cachent parfois des enduits récents, inadaptés au bois car ils retiennent l’humidité — que le bois abhorre, en plus de ses effets néfastes sur la santé des occupants.

L’Opération Rennes Centre ancien à la rescousse

Depuis 10 ans, nous œuvrons à réhabiliter le centre ancien, dans l’intérêt des habitants, des Rennais, des copropriétaires, du patrimoine architectural et historique de la capitale bretonne. Rennes Métropole nous a d’ailleurs consacré une belle vidéo il y a peu, à voir ou revoir.

Première étape avant de lancer les travaux : le diagnostic effectué par l’architecte en lien avec tous les partenaires de l’Opération, qui identifiera les problèmes majeurs du bâtiment (structure, façade, couverture…) et proposera une organisation des travaux à mener par tous les corps de métiers sollicités — ici, les charpentiers. Des artisans qui visiteront le chantier en amont, pour recenser les bois dégradés à changer, et les éléments sains à conserver.

A ce sujet, le collectif L’Œilleton a réalisé une série de vidéos dédiée aux savoir-faire et au quotidien des artisans missionnés dans le centre ancien de Rennes. Après les maçons dans « Premières Pierres », les charpentiers sont à l’honneur du second épisode intitulé « Mikado », à visionner ici 👇

Crédit photo (image en une) : Noé C. Photography pour Destination Rennes.

Tout savoir sur notre Opération en 17 minutes top chrono

Depuis 10 ans, notre Opération œuvre pour le centre ancien de Rennes, son patrimoine et ses habitants, aux côtés de nos partenaires et des copropriétaires. Une décennie de projets de réhabilitation et de mobilisation sur le terrain, que nous sommes fiers de voir en images dans la vidéo réalisée par Marion Le Duin pour Rennes Métropole. Action !

Dans cette vidéo, vous pourrez découvrir ou redécouvrir les acteurs engagés au quotidien dans notre Opération : le Service santé et environnement de la ville de Rennes, les syndics, l’ABF, les sapeurs-pompiers avec le SDIS 35, les architectes et bien sûr les copropriétaires. Tour à tour, chacun présente ses missions et son regard sur notre OPAH-RU.

Dès les premières minutes de ce reportage, Nathalie Appéré, maire de Rennes, pose le décor : « la lecture du rapport [NDLR : Tattier, en 2009] est un choc, parce qu’on était loin d’imaginer que derrière les façades patrimoniales, il y avait en réalité un niveau de dégradation du bâti extrêmement important. »

Plus loin, Mélanie Barchino revient sur les objectifs de notre Opération, au-delà de la préservation du patrimoine et de la sécurité des habitants : « Il s’agit aussi de produire une offre de logement abordable et diversifiée à travers trois axes :

  • maintenir les propriétaires occupants en place (ils ne sont que 14% dans le centre historique), mais aussi attirer d’autres propriétaires occupants sur le centre-ville.
  • pratiquer du logement conventionné, du logement maîtrisé, c’est-à-dire plafonné, de manière à réguler le marché immobilier, mais aussi de permettre à des ménages plus modestes de se loger en centre-ville.
  • le dernier axe, relève de la restructuration de logements puisque dans le centre-ville de Rennes, aujourd’hui, on compte 63% de petits logements (studio et T1). L’objectif est de produire une offre nouvelle, plus grande, pour accueillir d’autres profils de ménages. »

La suite en images dans cette belle vidéo !

A noter : d’autres vidéos, notamment celles du Collectif L’Oeilleton, sont également à consulter sur la chaîne Youtube de Territoires 👀