La rue Saint-Michel a soif de renouveau

Située au cœur du centre-ville, la rue Saint-Michel est une véritable institution rennaise. Reliant la Place des Lices à la Place Saint-Anne, sa traversée vous ramènera quelques siècles en arrière. Cette ruelle pavée abrite en effet de nombreuses bâtisses érigées entre le XVIe et XVIIe. C’est aussi l’une des rues du centre ancien qui concentre le plus de projets de requalification.

Une rue historique du centre ancien

La rue Saint-Michel est une rue à l’architecture harmonieuse où ont été construits pas moins de 30 immeubles à pans de bois, épargnés par le Grand Incendie de 1720. On retrouve le même agencement sur les différentes parcelles — assez étroites à l’époque — un couloir central, un escalier situé à l’arrière, et sur l’avant des décors sculptés que vous pouvez encore contempler aux numéros 17 et 19. C’est au numéro 13 que vous trouverez la plus vieille maison de Rennes, édifiée en 1580. Ces bâtisses n’ont pas échappé au temps qui passe, et ont pour certaines subi de nombreuses dégradations au fil des années. Notre mission est de réhabiliter et sécuriser durablement ces immeubles d’habitation. Les commerces en rez-de-chaussée sont également intégrés dans notre réflexion, car ce sont eux qui donnent vie aux rues du centre ancien.

Aujourd’hui, 186 logements sont regroupés dans la rue Saint-Michel, ainsi que 30 commerces — dont de nombreux bars. La rue Saint-Michel détient même le record de France, avec un bar implanté tous les sept mètres.

Des travaux d’envergure

Pour les curieux et passionnés d’architecture, nos fiches immeubles sont consultables sur notre site. Vous y trouverez la date de construction des bâtiments réhabilités, des explications détaillées sur les enjeux des rénovations, ainsi que le programme des travaux.

Ces bâtiments historiques fragilisés par le temps et leurs évolutions successives nécessitent souvent des travaux conséquents pour assurer la sécurité du bâtiment et de ses habitants. Au numéro 19 de la rue Saint-Michel, par exemple, l’état général du bâtiment a mené à des travaux de grande ampleur. Le programme de réhabilitation intégrait différents postes tels que le renforcement structurel des planchers, de la charpente et de la cage d’escalier, la mise en place d’un système de VMC dans l’ensemble du bâtiment, le retrait du plomb et la réfection des réseaux dans les parties communes. En cas d’incendie, des portes coupe-feu, un système de désenfumage ainsi qu’une échelle de secours ont été installés afin de faciliter l’intervention des sapeurs-pompiers. Les artisans missionnés ont également rénové l’ensemble de la couverture et des zingueries, et procédé à l’isolation des combles. Grâce à leur intervention, le bâtiment a réduit de 35% sa consommation énergétique.

Outre les enjeux thermiques et de secourabilité, les travaux opérés ont aussi permis de répondre à des enjeux sociaux puisque 4 des logements de l’immeuble ont été conventionnés, plafonnant ainsi le montant des loyers pour de futurs locataires. Pour assurer le confort des résidents, certains appartements ont également été redimensionnés. Ces actions ont pour objectif d’améliorer les conditions d’habitat et d’ouvrir l’accès au centre ancien à tous. La ville souhaite également donner un nouveau souffle à la rue en renouvelant l’offre commerciale.

Une dynamisation des commerces

À Rennes, la rue Saint-Michel est un passage incontournable où habitants et commerçants se côtoient dans une ambiance festive. Dans le cadre de l’opération centre ancien, le volet commerce, piloté par Hélène Ribierre, vise à requalifier les rez-de-chaussée des immeubles et à diversifier les activités commerciales implantées. Les bâtisses concernées sont facilement identifiables grâce aux hermines qu’on aperçoit à travers les vitrines, ambassadrices de notre “Bonne Kozh”.

Dans certains cas, Territoires Publics a dû acquérir près de la moitié des locaux commerciaux, le temps des travaux. Une fois ces derniers terminés, un appel à projets sera initié. L’objectif ? Intégrer des concepts ouverts en journée tout en conservant l’âme de cette ruelle rebaptisée “rue de la Soif” par les Rennais.

Notre mission est avant tout de sécuriser et de valoriser le patrimoine du centre ancien et de renforcer l’attractivité commerciale pour les habitants, les citadins et les touristes de passage. Les travaux menés profitent en priorité aux habitants rennais pour lesquels nous souhaitons proposer des logements conformes aux normes de décence et de confort.

Sur les 30 immeubles qui composent la rue Saint-Michel, 24 ont déjà été rénovés ou sont en cours de réhabilitation. Pour suivre de près l’avancée des travaux, consultez notre carte interactive.

© crédits photos : Franck Hamon — Destination Rennes.

Les rues Bonne Kozh : les hermines de Penhoët

Souvent empruntée par les Rennais pour rejoindre la place Saint-Anne et la place des Lices, la rue de Penhoët est un passage incontournable du centre ancien. Entre les commerces et les habitations du quartier, vous apercevrez aux fenêtres d’attachantes hermines qui éveilleront certainement votre curiosité.

Ces mustélidés emblématiques de la Bretagne sont visibles aux quatre coins du centre ancien — une initiative baptisée Bonne Kozh, qui vise à dynamiser les immeubles en cours de réhabilitation.

Une rue historique

En observant les maisons à pans de bois qui ont traversé les siècles, on s’aperçoit que celles de la rue de Penhoët ont été épargnées par les flammes du grand incendie de Rennes en 1720. Cette rue abrite notamment au n°10 la plus petite maison de Rennes, qui mesure seulement deux mètres de large !

Autrefois appelée rue de la Poulaillerie — en référence au marché à volailles — le conseil municipal la rebaptise en 1903, à la demande de ses habitants. Il choisit alors le nom de Guillaume II de Penhoët, gouverneur de Rennes au moment de l’assiègement par les Anglais entre 1356 et 1357. Vous retrouverez de nombreuses anecdotes sur cette ruelle — qui n’a pas toujours eu bonne réputation — dans cet article de Destination Rennes.

Aujourd’hui, les acteurs et partenaires de l’opération Rennes centre ancien œuvrent au quotidien pour sauvegarder et préserver ce patrimoine historique. Ainsi, architectes des bâtiments de France, maîtres d’œuvre et pompiers collaborent pour réhabiliter ces immeubles dans le respect du patrimoine architectural du centre ancien.

Les hermines installées rue de Penhoët

Nichées aux numéros 25 et 27 de la rue, les hermines ont donc pris leur quartier dans cette maison à pan de bois, construite entre le XVIe et le XVIIe siècle. Les dégradations structurelles constatées couplées à un état plus global de dégradation ont conduit en 2013 à la prise d’un arrêté de Déclaration d’Utilité Publique de restauration immobilière (DUP). Le bâtiment, sous statut de mono-propriété, a été acquis par Territoires Publics en 2014. Les baux commerciaux des deux restaurants ont dû être résiliés en raison de l’état sanitaire et structurel des commerces. En complément, les cuisines devront être détruites lors des travaux conformément aux prescriptions du secteur sauvegardé du centre-ville de Rennes.

En amont, un diagnostic sanitaire, structurel et financier a été établi. Un diagnostic qui vise à déterminer l’état et les pathologies de l’immeuble. Différents problèmes majeurs ont été identifiés : tassement de travée, bois altérés par l’humidité, menuiseries vétustes, infiltrations au niveau des couvertures, basculement de façade notamment. Cette étude du bâti a conclu qu’une réhabilitation complète était nécessaire pour assurer la pérennité de l’immeuble et protéger ses occupants. Une fiche détaillée est disponible sur notre site pour suivre l’évolution des travaux.

Situé dans le périmètre du plan de sauvegarde et de mise en valeur de la ville de Rennes (PSMV), les rénovations envisagées pour ce bâtiment devront répondre à un cahier des charges spécifique comme l’indique le document d’urbanisme : « constructions dont la démolition, l’enlèvement ou l’altération sont interdits et dont le réaménagement pouvant comporter des interventions sur la structure et où la répartition des volumes existants est autorisée sous condition ».

Après cette phase de diagnostic, puis de projet ayant conduit au dépôt d’un permis de construire, les travaux seront bientôt engagés et prévoient notamment la restauration de la charpente, des interventions lourdes sur la structure, la recomposition des façades sur rue et sur cour, la démolition des constructions situées dans la cour, la réfection/le remplacement des menuiseries, la réfection des réseaux et de l’escalier, la mise en sécurité incendie de l’immeuble. A l’issue de cette phase de travaux, l’immeuble accueillera une activité à vocation commerciale.