Les syndics, partenaires des copropriétaires et de l’opération Rennes Centre ancien

L’Opération Rennes Centre ancien est singulière à bien des égards. L’une de ses particularités : la diversité des acteurs engagés dans la réhabilitation du centre historique, de la Ville de Rennes et la Métropole, aux architectes de l’UDAP, en passant par les pompiers du SDIS 35… Aujourd’hui, coup de projecteur sur les syndics de copropriété, l’un des indispensables maillons de la chaîne. S’ils sont connus par les propriétaires pour leur mission de gestion, ils jouent également un rôle clé dans la remise en état des habitations et des parties communes. Pourquoi, comment ? Explications avec Vanessa Louesdon, gestionnaire de copropriété chez Atlantic Syndic.

Une connaissance fine des bâtiments du centre ancien

Détection de désordres pouvant être révélateurs de pathologies au sein des immeubles, coordination entre les différents artisans et les occupants / bailleurs, conseils… autant de tâches qui incombent aux syndics. C’est pour toutes ces raisons que nous comptons sur eux pour nous épauler et guider les propriétaires des biens visés par notre OPAH.

Avec le concours de nombreux corps de métiers (maîtres d’œuvre, architectes, bureaux d’études structures, maçons, charpentiers…), l’équipe de Vanessa Louesdon est à même de déceler des anomalies et de les faire analyser. Elle est également chargée d’accomplir les formalités administratives, et de collecter puis de débloquer les fonds pour l’entretien des bâtiments par des spécialistes.

À quel moment les pathologies sont-elles décelées puis remontées aux professionnels et aux organismes compétents ? Vanessa Louesdon énumère deux possibilités. La première : lors des visites d’immeubles, qui permettent notamment de mettre l’index sur les dégradations et les fragilités (menuiseries, humidité…). Ces dernières laissent présager des dommages sur la structure et les installations, qui pourraient présenter un danger pour les occupants. La seconde : suite à un signalement par un propriétaire ou un locataire. Bien entendu, dans certains cas, les risques sont remontés par des tiers à l’instar d’un organisme conscient de l’évolution et de la vulnérabilité de certains édifices situés dans le secteur sauvegardé de Rennes.

« Nous ne sommes pas des techniciens, mais nous avons l’habitude des bâtiments anciens — et de leur environnement« , relève Vanessa Louesdon. Dans tous les cas, des équipes de professionnels sont dépêchées sur place et des diagnostics sont réalisés. Les suppositions sont donc rapidement vérifiées : « Après l’intervention de différents spécialistes, nous transmettons leurs premiers constats à Territoires Publics afin de décider de la marche à suivre. C’est comme cela que démarre le processus d’accompagnement des propriétaires pour la réhabilitation de leur bien« , poursuit-elle.

La pédagogie, grande spécialité des syndics

Néanmoins, les gestionnaires de copropriété se heurtent parfois à des questionnements de la part de certains propriétaires. Des hésitations liées à un attachement affectif, au coût des travaux, à la potentielle complexité des formalités administratives, ou encore à la durée des chantiers. C’est précisément dans ce contexte que nous travaillons en étroite collaboration. Vanessa Louesdon développe : « Notre objectif est de sauvegarder le lieu, tout en se conformant aux besoins spécifiques du centre historique et du PSMV (préserver l’harmonie du bâti, respecter certaines structures…). Toutefois, cela doit se faire en étroite collaboration avec le conseil syndical représentant les copropriétaires. Pour les éclairer, nous leur énumérons dans un premier temps leurs obligations ainsi que les possibilités de subventions. Par la suite, nous invitons un intervenant de l’opération Rennes Centre ancien afin de leur détailler les modalités qui s’appliquent« .

Une pédagogie également nécessaire lorsque des travaux doivent être réalisés en partie privative. Dans ce cas, les gestionnaires ouvrent aussi le dialogue afin que chacun puisse visualiser plus concrètement les évolutions et améliorations envisagées.

Quid de l’aspect financier ? Comment le sujet est-il abordé ? Là encore, Vanessa Louesdon intervient pour renseigner et rassurer les particuliers. Le chiffrage est établi par le maître d’œuvre et/ou l’architecte mobilisé sur place, puis le montant est détaillé à tous les propriétaires, en assemblée générale. « C’est un temps durant lequel les copropriétaires peuvent manifester leur opinion, leurs craintes, et nous poser toutes leurs questions. À l’issue de cette réunion, ils peuvent revenir vers nous individuellement s’ils le souhaitent« , ajoute-t-elle.

Etre présent et accompagner en toutes circonstances

Si les gestionnaires de copropriété sont d’un grand soutien pour les occupants et les bailleurs durant la phase initiale, soulignons qu’ils assument ce rôle tout au long du chantier. De l’identification des anomalies à la réception des travaux, en passant par les demandes de diagnostics et les échanges avec notre équipe, leur présence est continue… sur plusieurs années !

À noter par ailleurs que dans les cas les plus pressants — lorsqu’un immeuble fait l’objet d’une déclaration d’utilité publique ou d’un arrêté de péril —, le syndic est tout autant disposé à accompagner les copropriétaires, en gardant en vue l’urgence de la situation. Vanessa Louesdon détaille : « L’idée, dans un premier temps, est de sécuriser les occupants, la structure ainsi que la rue et les passants. Ensuite, place à la réflexion et aux études, pour que les travaux soient réalisés dans les règles de l’art et dans le respect de la démocratie constituée par la copropriété !« .

C’est donc dans ces circonstances qu’œuvrent les gestionnaires de copropriété comme Atlantic Syndic. D’ailleurs, notre interlocutrice se réjouit de la « très bonne coordination entre les syndics et les autres acteurs de l’opération Rennes Centre ancien« . Une satisfaction essentielle pour la tranquillité d’esprit des propriétaires en bout de chaîne — qui, soit dit en passant, sont très impliqués et attachés à la préservation de leurs biens, de leurs immeubles et, à plus grande échelle, de notre patrimoine !

Photo : Franck Hamon – Destination Rennes