Les contours de la troisième phase de notre opération ont été votés le 24 juin dernier lors du conseil municipal de la Ville de Rennes. Une délibération qui marque officiellement le début d’un nouveau chapitre pour notre opération, sur la période 2024-2031 avec des enjeux thermiques et environnementaux renforcés.
Créée en 2011 suite aux conclusions alarmantes du rapport Tattier — qui révélait la dégradation de 660 immeubles du centre ancien de Rennes —, notre opération Rennes Centre Ancien a permis de réhabiliter 250 immeubles tout au long de cette décennie. Notre ambition d’ici 2031 : restructurer 100 bâtisses supplémentaires.
Jusqu’alors, notre opération s’articulait autour de cinq principaux enjeux :
- Lutter contre l’habitat indigne et insalubre,
- Créer une offre de logement abordable et diversifiée,
- Préserver le patrimoine historique,
- Assurer la sécurité de ses occupants, notamment incendie,
- Maintenir et diversifier l’offre commerciale.
Des enjeux renforcés dans cette nouvelle phase qui débute, enrichis de nouveaux axes environnementaux. L’amélioration thermique et énergétique du bâti ancien et la préservation de la biodiversité sont aujourd’hui intégrés et font l’objet d’un accompagnement dédié.
Ces différents enjeux sont mis en œuvre notamment dans le cadre du dispositif d’OPAH-RU. Pour rappel, une OPAH-RU est une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat Renouvellement Urbain. Il s’agit, en d’autres termes, d’un accompagnement « sur mesure » pour inciter les copropriétaires du centre ancien à réhabiliter leur bien. Des moyens humains, techniques, financiers et juridiques sont ainsi déployés pour les accompagner à chaque étape, du diagnostic en amont jusqu’à la fin des travaux.
Améliorer les performances énergétiques et thermiques du bâti ancien
Si ce volet était déjà évoqué dans les phases de diagnostic, la décision de l’inclure ou non dans le bouquet de travaux final relevait des copropriétaires. La loi climat et résilience instituée en 2021 change la donne et pose de nouvelles exigences à respecter dans tous les chantiers de réhabilitation. Or, le bâti ancien présente des spécificités, en lien avec la préservation du patrimoine, les matériaux utilisés, les savoir-faire artisanaux et l’histoire architecturale de Rennes.
Ainsi, les propriétaires et les syndics sont incités à retenir un bureau d’études spécialisé choisi par la copropriété et intégré dès le diagnostic amont. À partir d’une trame définie par notre OPAH-RU, cet expert propose différents scénarios d’amélioration thermique aux copropriétaires — travaux possibles sur du bâti ancien patrimonial, définition des budgets, des étiquettes de DPE (diagnostic de performance énergétique) à l’immeuble et au logement en sortie. Une fois les travaux votés, le bureau d’études assure le suivi tout au long du chantier, au côté de la maitrise d’oeuvre. En ce sens, les enveloppes budgétaires de l’ANAH et de la Ville de Rennes ont été revalorisées pour aider financièrement les copropriétaires.
Par ailleurs, deux guides méthodologiques sur l’articulation entre l’amélioration thermique et le bâti ancien, à destination des professionnels et du grand public, sont en cours d’élaboration.
Préserver la biodiversité et favoriser la végétalisation des sols
Ici aussi, un cahier des charges est en cours, à intégrer à la trame globale des diagnostics. L’objectif : évaluer l’impact potentiel des travaux sur la biodiversité, notamment la faune dite protégée : martinets, moineaux, hirondelles et chauve-souris en particulier. Une fois l’étude menée par un écologue, des mesures seront identifiées et mises en œuvre lors des travaux. Un accompagnement en phase diagnostic aujourd’hui entièrement financé par Territoires Publics. En complément, des gites et des nichoirs seront systématiquement installés sur les parcelles des immeubles réhabilités, lorsque ce sera possible.
Enfin, les sols et les cours seront davantage végétalisés. Ainsi, les eaux pluviales pénètrent directement dans les nappes phréatiques, ce qui limite les risques d’inondation, de pollution des cours d’eau ou de création d’îlots de chaleur. Cette pratique sera elle aussi encouragée en lien avec les prescriptions patrimoniales. Les réseaux d’assainissement des eaux usées feront également l’objet d’une analyse plus fine en lien avec la gestion des eaux pluviales. Le tout, en collaboration étroite avec la direction de l’assainissement de la Ville de Rennes, qui pourra compléter ses connaissances de réseaux parfois très anciens.
En définitive, ces nouveaux enjeux viennent compléter les enjeux historiques de l’opération Rennes Centre Ancien. Les propriétaires pourront bénéficier des compétences, des outils et des financements mis en œuvre par nos équipes et nos partenaires. Une approche collaborative qui est un réel atout pour relever les défis de la lutte contre l’habitat dégradé et dangereux à Rennes, tout en permettant à tous de se loger en centre-ville. A cette fin, aux côtés de la Ville de Rennes et de Rennes Métropole, nous avons vocation à maintenir les copropriétaires occupants dans leur logement, notamment les plus modestes, et œuvrer pour la création d’une offre de logement en accession sociale afin d’accueillir de nouveaux propriétaires occupants ainsi qu’une offre de logements locatifs abordables. Là aussi, de nouveaux objectifs chiffrés seront bientôt actés pour impulser l’accession sociale à la propriété et accroitre le développement d’une offre de logements sociaux. À suivre…