Les rues Bonne Kozh : les hermines de Penhoët
Souvent empruntée par les Rennais pour rejoindre la place Saint-Anne et la place des Lices, la rue de Penhoët est un passage incontournable du centre ancien. Entre les commerces et les habitations du quartier, vous apercevrez aux fenêtres d’attachantes hermines qui éveilleront certainement votre curiosité.
Ces mustélidés emblématiques de la Bretagne sont visibles aux quatre coins du centre ancien — une initiative baptisée Bonne Kozh, qui vise à dynamiser les immeubles en cours de réhabilitation.
Une rue historique
En observant les maisons à pans de bois qui ont traversé les siècles, on s’aperçoit que celles de la rue de Penhoët ont été épargnées par les flammes du grand incendie de Rennes en 1720. Cette rue abrite notamment au n°10 la plus petite maison de Rennes, qui mesure seulement deux mètres de large !
Autrefois appelée rue de la Poulaillerie — en référence au marché à volailles — le conseil municipal la rebaptise en 1903, à la demande de ses habitants. Il choisit alors le nom de Guillaume II de Penhoët, gouverneur de Rennes au moment de l’assiègement par les Anglais entre 1356 et 1357. Vous retrouverez de nombreuses anecdotes sur cette ruelle — qui n’a pas toujours eu bonne réputation — dans cet article de Destination Rennes.
Aujourd’hui, les acteurs et partenaires de l’opération Rennes centre ancien œuvrent au quotidien pour sauvegarder et préserver ce patrimoine historique. Ainsi, architectes des bâtiments de France, maîtres d’œuvre et pompiers collaborent pour réhabiliter ces immeubles dans le respect du patrimoine architectural du centre ancien.
Les hermines installées rue de Penhoët
Nichées aux numéros 25 et 27 de la rue, les hermines ont donc pris leur quartier dans cette maison à pan de bois, construite entre le XVIe et le XVIIe siècle. Les dégradations structurelles constatées couplées à un état plus global de dégradation ont conduit en 2013 à la prise d’un arrêté de Déclaration d’Utilité Publique de restauration immobilière (DUP). Le bâtiment, sous statut de mono-propriété, a été acquis par Territoires Publics en 2014. Les baux commerciaux des deux restaurants ont dû être résiliés en raison de l’état sanitaire et structurel des commerces. En complément, les cuisines devront être détruites lors des travaux conformément aux prescriptions du secteur sauvegardé du centre-ville de Rennes.
En amont, un diagnostic sanitaire, structurel et financier a été établi. Un diagnostic qui vise à déterminer l’état et les pathologies de l’immeuble. Différents problèmes majeurs ont été identifiés : tassement de travée, bois altérés par l’humidité, menuiseries vétustes, infiltrations au niveau des couvertures, basculement de façade notamment. Cette étude du bâti a conclu qu’une réhabilitation complète était nécessaire pour assurer la pérennité de l’immeuble et protéger ses occupants. Une fiche détaillée est disponible sur notre site pour suivre l’évolution des travaux.
Situé dans le périmètre du plan de sauvegarde et de mise en valeur de la ville de Rennes (PSMV), les rénovations envisagées pour ce bâtiment devront répondre à un cahier des charges spécifique comme l’indique le document d’urbanisme : « constructions dont la démolition, l’enlèvement ou l’altération sont interdits et dont le réaménagement pouvant comporter des interventions sur la structure et où la répartition des volumes existants est autorisée sous condition ».
Après cette phase de diagnostic, puis de projet ayant conduit au dépôt d’un permis de construire, les travaux seront bientôt engagés et prévoient notamment la restauration de la charpente, des interventions lourdes sur la structure, la recomposition des façades sur rue et sur cour, la démolition des constructions situées dans la cour, la réfection/le remplacement des menuiseries, la réfection des réseaux et de l’escalier, la mise en sécurité incendie de l’immeuble. A l’issue de cette phase de travaux, l’immeuble accueillera une activité à vocation commerciale.