Sécurité incendie : penser à tout et à tous

À Rennes, rien ne prend sauf le feu”, dit l’adage. Pour protéger et préserver le centre historique de la ville, le volet sécurité occupe une place importante dans l’OPAH en cours. Le Service Départemental d’Incendie et de Secours (le SDIS 35) intervient en ce sens, en lien avec les partenaires mobilisés pour l’Opération Rennes Centre ancien.

L’histoire de Rennes est marquée par l’incendie de 1720, qui a ravagé une importante partie de la ville. Pour sécuriser les bâtiments en cours de réhabilitation, nous bénéficions de l’expertise des pompiers. Leur rôle : proposer des solutions pratiques pour tous, et suivre leur exécution à mesure de l’avancement des projets.

Les enjeux de la sécurité incendie dans le centre ancien

Bon nombre d’immeubles du centre ancien ont subi des divisions. Leurs appartements, avec fenêtre uniquement sur cour et leurs escaliers étroits, nécessitent des solutions adaptées en matière de sécurité incendie. Notre objectif : garantir la secourabilité de tous les habitants par les pompiers, éviter la propagation du feu à l’échelle des îlots et respecter les normes en matière de sécurité incendie. Avec, par exemple, l’aménagement des parties communes, les matériaux utilisés ou encore les installations électriques.

Les pompiers, les services des Bâtiments de France et les maîtres d’œuvre se réunissent pour la réhabilitation de chaque immeuble. Ensemble, ils réfléchissent aux aménagements possibles pour répondre à toutes ces exigences. Et prennent soin de les adapter aux différentes configurations existantes.

Les fenêtres, premières issues de secours

Historiquement, les appartements des bâtiments du centre ancien étaient traversants, pour être ensuite divisés en plusieurs logements. Aujourd’hui, le meilleur moyen de les rendre secourables est de les restituer dans une configuration avec fenêtre sur rue. À noter que l’échelle du camion de pompiers peut atteindre une quinzaine d’étages : les habitants côté rue sont donc secourables jusqu’à cette hauteur. Lorsque les fenêtres donnent uniquement sur la cour, les pompiers peuvent exceptionnellement y accéder grâce à une échelle rétractable — aussi appelée échelle Jomy — installée sur la façade.

Enfin, si le couloir d’accès à la cour est en ligne droite, les pompiers peuvent accéder à certaines fenêtres sur cour en utilisant leur échelle deux plans. Une fois dépliée, elle permet d’atteindre une hauteur de 8 mètres et de secourir les occupants jusqu’au deuxième étage. Toutefois, les combattants du feu doivent pouvoir pénétrer dans la cour avec leur échelle sans avoir à manœuvrer, car celle-ci n’est pas rétractable à moins de 4 mètres.

Côté rue ou côté cour, les habitants peuvent donc se poster aux fenêtres pour être vus et secourus rapidement. Elles constituent ainsi les premières issues de secours, d’autant plus que les cages d’escaliers sont susceptibles de se transformer en cheminées verticales et s’enfumer. L’enjeu est d’installer systématiquement un châssis de désenfumage dans les parties communes des immeubles.

Coursives et escaliers à l’air libre

Coursives dans le centre ancien de Rennes. Sécurité incendie.

En plus du charme qu’elles confèrent aux cours intérieures des bâtiments, les coursives constituent une alternative aux appartements inaccessibles pour les pompiers. Elles permettent aux occupants des immeubles dont l’escalier a été aménagé à l’air libre de se secourir de manière autonome, sans risquer d’être asphyxiés par la fumée.

C’est pourquoi il est important de libérer les parties communes — les encombrer serait dangereux.

Le volume d’attente sécurisé, pour les habitations inaccessibles

Volume d'attente sécurisé, dans un immeuble réhabilité grâce à notre OPAH rennes centre ancien

Si certains logements ne sont pas dotés de fenêtres sur rue ou si celles côté cour sont inaccessibles aux secours, le volume d’attente sécurisé peut être une solution. À noter qu’il faudra aménager une pièce de ce type pour chaque étage non secourable par les pompiers — qui devra être pourvue d’une porte coupe-feu, et d’une fenêtre donnant sur la rue pour être vu et secouru.

Tout comme pour les coursives, la circulation vers ces volumes d’attente sécurisés doit être totalement libre et matérialisée par une signalétique adaptée.

Le châssis cabrio pour les logements mansardés

Le châssis cabrio, alternative pour les logements mansardés

Quand le volume du comble est aménagé en logements – ce qui est souvent le cas dans les vieilles bâtisses -, d’autres solutions peuvent être envisagées.

C’est ainsi qu’au 7 rue des Fossés, un châssis cabrio a été installé. Il s’agit d’une fenêtre de toit qui se déplie sur sa partie basse pour créer un balconnet. Les occupants peuvent alors s’y poster pour être secourus par la rue.

Avant d’aboutir à cette solution, l’ABF (Architecte des Bâtiments de France), l’architecte de la copropriété et les pompiers étudient ensemble la faisabilité d’une telle installation d’un point de vue technique, esthétique et sécuritaire.

Une potence, du sur-mesure pour le 29 rue Saint-Melaine

S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème ! Un bel exemple d'alternative en sécurité incendie, pensée pour ce bâtiment dans le centre ancien de Rennes

Certains cas sont particuliers. Architectes et pompiers ont dû trouver une alternative unique pour le 29 rue Saint-Melaine. Pour assurer la secourabilité d’un appartement au dernier étage côté cour, inaccessible en raison de la présence d’un plain-pied au rez-de-chaussée, une potence métallique a été installée perpendiculairement au coin inférieur de la fenêtre. Au sol, une cale en béton a été coulée afin de permettre aux pompiers de poser et stabiliser leur échelle.

Le théorème de Pythagore a encore de beaux jours devant lui puisque la longueur disponible est de 8 mètres, tout pile !

Des dispositions particulières pour les parties communes

Par ailleurs, les parties communes telles que les escaliers, le local à poubelles, les caves ou encore les combles ne sont pas à négliger en raison des matériaux combustibles qui peuvent y être entreposés.  Le recoupement au feu doit donc être assuré.

Enfin, la signalétique fait partie intégrante de la sécurité incendie. Les occupants doivent être clairement informés des solutions à leur disposition, notamment s’ils doivent se secourir eux-mêmes ou s’abriter en attendant l’arrivée des secours.

Fenêtres, volume d’attente sécurisé, coursives… sont autant de solutions accessibles et adaptables en fonction des impératifs de chaque immeuble pour la sécurité des bâtiments et de ses occupants. Ce volet est l’illustration parfaite de la nécessité pour les pompiers, les architectes, les maîtres d’œuvre, les propriétaires et les syndics de copropriété, de travailler main dans la main !

Une OPAH dans le centre ancien de Rennes : pourquoi, et comment ?

Préserver et mettre en valeur le patrimoine du centre ancien de Rennes : c’est le but de la seconde OPAH-RU (Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat de Renouvellement Urbain) en cours. De quoi s’agit-il ?

L’opération Rennes centre ancien s’appuie sur une concession d’aménagement portant sur le périmètre du centre historique de la capitale bretonne. Une concession confiée à Territoires Publics par la Ville de Rennes. Elle intègre une OPAH, convention signée entre l’Etat, l’Agence nationale pour l’habitat (Anah), la Ville de Rennes et Rennes Métropole. Dans le cadre du Renouvellement urbain, il s’agit par extension d’une OPAH-RU.

L’enjeu de l’OPAH-RU : convaincre les investisseurs, propriétaires et copropriétaires de contribuer à l’amélioration ou à la réfection de leurs bâtiments, souvent historiques, grâce à notre palette d’outils incitatifs — de la sensibilisation aux subventions. Notre OPAH couvre le secteur sauvegardé, soit les deux tiers du centre historique de la ville qui s’étend sur un périmètre de 60 hectares.

12 ans pour réhabiliter les bâtiments du centre ancien

La première phase de l’Opération Rennes Centre ancien a été déployée de 2011 à 2016. Elle a permis la réhabilitation de 78 immeubles, soit près de 800 logements du centre historique rennais. Plus d’un millier de logements doivent encore être réhabilités : nous en sommes aujourd’hui à la seconde phase, qui durera jusqu’en 2023. Les secteurs prioritaires de cette deuxième OPAH-RU sont :

  • Saint-Michel/Penhoët/Pont-aux-Foulons/Sainte-Anne
  • Saint-Georges
  • Saint-Melaine
  • Cathédrale
  • Visitation
  • Saint-Malo
  • Pré-Botté
  • Vasselot

La durée d’une OPAH-RU est de cinq ans maximum. Exceptionnellement, la seconde phase de Rennes Centre ancien s’étend sur sept ans. Dans l’ensemble, ce type d’opération s’articule autour de trois grandes étapes :

  • Le diagnostic, pour recenser les dysfonctionnements du quartier ou des immeubles présents dans le périmètre défini. Par dysfonctionnements, on entend notamment les problématiques d’ordre urbain, social, foncier, juridique, immobilier ou encore humain (sécurité et salubrité) ;
  • L’étude pré-opérationnelle, pour énumérer les solutions envisageables suite au diagnostic, et définir les objectifs à déployer en troisième phase ;
  • L’instauration de l’OPAH à part entière, de la phase d’études à la réalisation des travaux.

Accompagner les propriétaires et occupants tout au long de l’opération

L’OPAH-RU bénéficie de deux dispositifs complémentaires : les volets préventif et curatif. Nous les encadrons en assurant le conseil, la proximité et la transparence vis-à-vis de nos interlocuteurs.

L’opération fait par ailleurs l’objet d’un suivi régulier avec, aux commandes, Territoires Publics, la Ville de Rennes, Rennes Métropole et l’Anah. De même, nos partenaires sont de véritables piliers pour le bon déroulement de chaque étape. Ils font preuve d’un engagement sans faille et travaillent de concert avec toute l’équipe de Rennes Centre ancien. Il s’agit en outre du Service Départemental d’Incendie et de Secours (le SDIS 35) — les pompiers —, des Architectes des bâtiments de France (ABF), des syndics de copropriété, des architectes et maîtres d’oeuvre, des notaires et des agences immobilières. Philippe Boucault le disait d’ailleurs dans un précédent article, “C’est une première dans l’histoire de la ville : cette équipe est à la fois pluridisciplinaire et représentative des différentes institutions”.

Six objectifs pour préserver le centre ancien de Rennes

L’OPAH-RU de Rennes combine six enjeux majeurs :

  • Sécuriser l’habitat au risque incendie,
  • Préserver le patrimoine et améliorer les performances thermiques du bâti,
  • Maintenir et diversifier l’offre commerciale,
  • Créer une offre de logements abordable et diversifiée,
  • Restaurer le fonctionnement des copropriétés,
  • Lutter contre l’habitat insalubre et indécent.

120 immeubles et plus de 1 200 logements sont visés par cette seconde OPAH-RU. 35 de ces bâtiments bénéficient d’un accompagnement préventif, et 400 logements conventionnés seront créés. Parmi ces derniers, au moins 240 seront mis sur le marché en loyer social afin de favoriser la mixité sociale dans le centre ancien de la capitale bretonne. Dans cette optique, des subventions financières peuvent être accordées aux propriétaires, aux occupants et aux bailleurs. Leur montant peut atteindre jusqu’à 30% des travaux hors taxes, de même que des aides complémentaires sont accessibles sous conditions.

Cette OPAH-RU permettra donc de préserver les bâtisses qui font l’histoire et le patrimoine de la ville, en assurant la sécurité des occupants et en améliorant le confort des logements. Cela profitera aux occupants, mais aussi aux touristes et aux Rennais de passage pour qui les façades à colombages — vieilles de plusieurs centaines d’années — font partie du décor.

De beaux accomplissements ont déjà vu le jour, en moyenne un chantier de réhabilitation est réceptionné chaque mois.  Les hermines, quant à elles, sont encore dans les parages pour veiller sur les chantiers en cours… D’ici 2023, le cœur de la ville de Rennes continue sa mise en valeur grâce à l’opération Rennes Centre ancien. Ouvrez l’oeil !

Les rues Bonne Kozh : les hermines de la Place des Lices

Après un premier épisode sur les hermines de la rue Pont aux Foulons, nous continuons notre série d’articles à la découverte des commerces et des rues habitées par ces majestueux mammifères — cette fois-ci, Place des Lices.

S’il faut parfois les chercher dans les rues de Rennes, les hermines Bonne Kozh ne sont pas passées inaperçues Place des Lices. Car elles occupent un bâtiment central de ce lieu de vie bien connu des Rennais, pour ses restaurants, ses bars, et surtout pour son grand marché. L’immeuble qui les abrite est situé en hauteur : il faut monter quelques marches pour y accéder. Musiciens, chanteurs, danseurs et spectateurs s’y retrouvent chaque samedi, été comme hiver.

700 ans d’histoire

Le nom de Place des Lices lui a été attribué au XIVe siècle, en 1327 très précisément. Ce champ clos accueillait alors un tournoi entre chevaliers, organisé pour le mariage de la Duchesse de Bretagne. Dix ans plus tard, en 1337, un certain Bertrand Du Guesclin décide de participer à un tournoi sur cette même place, alors qu’il en a l’interdiction — une querelle avec son père l’aurait amené à fuir de chez lui. Masqué et sans blason, il remporte tous ses duels contre une dizaine de chevaliers (12 ou 15 selon les récits), avant de refuser de combattre son père. Son dernier adversaire réussit à faire tomber la visière de son heaume, Bertrand Du Guesclin est démasqué. La foule est en liesse. Son père, ému et fier, reconnaitra ses talents.

Depuis, la place des Lices accueillera d’autres tournois… et les exécutions des criminels, pendus et exposés au pilori. En 1622, le marché s’installe sur cette place encore située hors les murs de la ville, de l’autre côté des remparts. Aujourd’hui, le marché des Lices est le deuxième plus grand marché de France.

Vue aérienne du marché des Lices (2016). Crédit photo : Destination Rennes / Julien Mignot

Les hermines du 11 Place des Lices

Les hermines Bonne Kozh logent temporairement dans cet immeuble du XVIIe siècle. En 2009, la copropriété réalise un diagnostic OPAH qui met en exergue des désordres structurels et des besoins de travaux importants. Les propriétaires privés, ne pouvant faire face à l’importance de la réhabilitation de leur immeuble, décident de vendre leur bien à ville de Rennes.

Dans le cadre de sa concession d’aménagement, Territoires Publics finalise les acquisitions à l’amiable en 2013, et indemnise le locataire commercial en 2016 pour assurer la réhabilitation complète du bâtiment. Des procédures longues, qui ont nécessité ces dix années préliminaires aux travaux. Avant l’arrivée des hermines, et pendant les phases d’études, ces locaux ont été habités par des associations, comme Keur Eskemm et Graffiteam, et par un producteur de champignons en circuit court, Mycelihome.

Les travaux débuteront fin 2020, à l’intérieur et à l’extérieur de l’immeuble : réfection de la couverture, des zingueries, des souches de cheminée, des façades. Mais aussi isolation des combles, reprises structurelles, mise aux normes des réseaux, sécurisation incendie, et rénovation globale des six logements et du commerce en rez-de-chaussée. Les logements seront remis sur le marché à des prix de loyers plafonnés dans une logique de mixité sociale à l’échelle du centre-ville. Rendez-vous au second semestre 2022 pour la livraison de cet immeuble flambant neuf, empreint d’histoire !

Les rues Bonne Kozh : les hermines de Pont-aux-Foulons

Début septembre, deux familles d’hermines  ont posé leurs valises au rez-de-chaussée de trois immeubles de la rue Pont-aux-Foulons, dans le centre ancien de Rennes. Pourquoi cette rue ? Et pourquoi ces commerces ?

La rue Pont aux Foulons : un peu d’histoire

À l’image de nombreuses rues du centre ancien de Rennes, certains de leurs noms restent énigmatiques. Car dans la rue Pont aux Foulons, pas de pont. Quant aux foulons… Destination Rennes s’est penché sur l’histoire de cette petite rue pavée ­— un raccourci que les Rennais connaissent bien, pour se rendre directement des commerces aux tables des restaurants et des bars situés place Sainte-Anne.

Le terme « foulons » désigne les moulins à foulons, qui battaient la laine tissée pour la fabrique de draps. Mais pas de moulin dans cette rue : ce sont les foulonniers qui y habitaient avec leurs familles. Le pont quant à lui, permettait de franchir le fossé, qui entourait alors les remparts de la ville. Dans les rapports rédigés par les architectes, on peut d’ailleurs lire qu’au XVIIe siècle, « la rue Pont-aux-Foulons était avant tout un lien entre la ville et l’extérieur : Le pont, facilement escamotable appartenait au système global de défense de Rennes. »

Plan d’Argentré 1616 : on peut y voir le pont de la rue Pont aux Foulons !
Source : Musée de Bretagne, Collection Arts graphiques

Les habitats des hermines  

Dans cette rue, nos hermines sont logées dans deux immeubles à pans de bois datant du XVIIe au XVIIIe siècle : le 8 et le 14-16 rue Pont aux Foulons. Vous ne verrez cependant qu’une seule et même vitrine pour le 14 et le 16, mais  il s’agit bien de deux bâtiments. 

Tous sont protégés et à conserver d’après le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur  (le fameux PSMV), qui stipule précisément : « Construction dont la démolition, l’enlèvement ou l’altération sont interdits et dont le réaménagement pouvant comporter des interventions sur la structure et ou la répartition des volumes existants est autorisée sous conditions ».

Ces bâtiments, qui ont fait l’objet de modifications et de dénaturations tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, nécessitaient d’importants travaux de réhabilitation. Des diagnostics approfondis — historiques, architecturaux, patrimoniaux, réglementaires et techniques — ont été menés pour identifier précisément les travaux à réaliser. Des permis de construire ont été déposés et obtenus.

Commerce du 8 rue Pont aux Foulons, et ses hermines, à Rennes !

Les enjeux du projet de réhabilitation des immeubles 8 et 14-16 rue Pont aux Foulons portent ainsi sur les reprises structurelles des bâtiments, la réfection complète de leurs enveloppes, la mise aux normes des réseaux, la restructuration des logements et des commerces. Certains éléments architecturaux historiques des bâtiments seront remis en valeur. Pour le 14-16 rue Pont aux Foulons par exemple, la façade arrière sera réouverte de manière à rappeler l’héritage d’un ancien fonctionnement en galeries.

Les travaux, conduits par Territoires Publics, débuteront au premier trimestre 2020, pour 18 à 24 mois — le temps nécessaire pour réhabiliter ces bâtiments, qui font partie du patrimoine architectural de notre centre historique. Des travaux que nous ne manquerons pas de vous faire suivre, ici même ou sur nos réseaux sociaux !

À noter : vous pourrez accéder aux fiches et à des photographies (avant travaux) de ces immeubles, disponibles sur la page dédiée à Bonne Kozh.

La sécurité incendie, au coeur de notre opération

C’est même la particularité de notre OPAH : les pompiers d’Ille-et-Vilaine, le SDIS 35, sont des acteurs à part entière dans les projets de réhabilitation des immeubles du centre ancien. Du diagnostic à la fin des travaux, le SDIS 35 participe aux différentes réunions et visites de chantier pour proposer des solutions sur le volet sécurité, et en assurer le suivi.

Pourquoi est-ce si important ?

Le centre ancien de Rennes s’est construit et remodelé au fil des siècles, de l’Histoire, des politiques d’aménagement et des usages de ses habitants. Rennes est aussi la ville qui compte le plus de maisons à pans de bois en France. Édifiées entre le XVe et le XVIIe siècle, ces maisons d’habitation ont accueilli de plus en plus de logements, en divisant de manière excessive la surface des bâtiments en appartements de plus en plus nombreux, y compris dans les combles. En parallèle, on observe une densification des constructions sur chaque parcelle, habituellement composée d’un immeuble sur rue et d’une maison sur cours. À titre d’exemple, on compte parfois jusqu’à trois immeubles en cœur d’îlot rue Saint-Georges.

La rue Saint Georges, vue du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV)
Densification du centre ancien de Rennes : l’exemple de la rue Saint Georges (seules les parties blanches, ou hachurées en vert et en marron, sont libres).

Ainsi, nous constatons aujourd’hui des désordres structurels dans ces bâtiments, en partie dus à la surcharge des étages, à la suppression des cheminées en rez-de-chaussée pour agrandir le commerce, et à des dégâts des eaux à répétition liés à la division des logements. Mais aussi des installations électriques non conformes, qui se sont imbriquées années après années. Ces immeubles sont souvent dépourvus de portes coupe-feu ou d’installations aux normes sécurité incendie. Et pourtant, Rennes a connu de nombreux incidents dans son histoire… Notre mission : assurer la sécurité des occupants de ces immeubles, en lien fort avec les pompiers d’Ille-et-Vilaine.

Des outils et des hommes

Le volet sécurité est inclus dès la phase de diagnostic des bâtiments. Et tout est passé au peigne fin. L’encombrement des parties communes tout d’abord, car les poubelles, les vélos, les poussettes stockées dans les caves ou dans les combles constituent autant de matériaux fortement combustibles, et de risques de départ de feu.

Les réseaux électriques sont systématiquement revus. Pour distinguer les réseaux collectifs de ceux liés à chaque logement, les séparer et installer des gaines coupe-feu. Même chose pour les systèmes de désenfumage, qui facilitent l’évacuation de la fumée. Selon les immeubles, différentes options sont possibles, de la remise à l’air libre des escaliers et coursives, au châssis de désenfumage — une fenêtre posée au niveau du toit, qui peut s’ouvrir grâce à une manette. Le recoupement au feu (portes et planchers coupe-feu notamment) est également étudié lors du diagnostic, entre les logements, le commerce et les parties communes, mais aussi entre les immeubles.

ouvrir des accès aux pompiers dans le centre ancien de Rennes
Rendre perméables (accessibles) les bâtiments au pompiers : l’exemple de la rue Saint Georges

Enfin, la secourabilité des logements est primordiale. Car ceux situés au-delà de 8 mètres de hauteur (soit au second étage) et dépourvus d’une ouverture sur rue, ne peuvent être secourus par les pompiers en cas d’incendie. Selon les immeubles, nous pouvons envisager d’installer une échelle de type Jomy , de regrouper deux logements pour le rendre traversant ou de créer ce que l’on appelle des perméabilités. Toujours rue Saint-Georges, sur l’un des cœurs d’îlots composés de trois immeubles, un accès aux pompiers été créé en sous-sol vers une rue parallèle. Vous pourrez d’ailleurs voir les tracés de ces accès, légendés en pointillés rouges, sur le règlement graphique du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV).

Nous misons bien sûr sur la prévention et la sensibilisation de tous, au travers des actions que nous menons, sur le terrain et en ligne — comme cet article. Nous comptons sur vous pour vous emparer de ce sujet, nous questionner et faire passer le message !

>> Voir aussi : notre vidéo suite à la conférence de presse avec Nathalie Appéré et la visite d’un immeuble réhabilité.

L’ABF vu de l’intérieur

L’Opération Rennes Centre ancien ne pourrait rencontrer le succès qu’on lui connaît sans le concours de tous les acteurs engagés dans notre opération. C’est pourquoi nous leur dédions à chacun une tribune, un portrait, pour présenter leur métier, leurs missions, les hommes et les femmes qui travaillent à nos côtés.

Nous ouvrons ce chapitre avec Philippe Boucault, instructeur pour les Architectes des Bâtiments de France (ABF). L’acronyme exact de ce service de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) est l’UDAP — pour Unité départementale de l’architecture et du patrimoine. Nichés au cœur du centre ancien de Rennes, les locaux de l’UDAP méritent le détour : une fois le portail de la rue du Chapitre franchi, vous pourrez y découvrir le majestueux Hôtel de Blossac, restauré par l’État depuis son acquisition dans les années 80. L’ABF s’y est installé en 1948, et œuvre à préserver le patrimoine historique et architectural du département de l’Ille-et-Vilaine.

ABF, acteur engagé dans l'opération rennes centre ancien

Il était une fois…

Philippe Boucault est intarissable sur le centre ancien de Rennes : arpenter les rues en sa compagnie, c’est redécouvrir des bâtiments mille fois côtoyés par les Rennais. Il vous y contera l’histoire architecturale de la ville, et saura déchiffrer celle d’un bâtiment, d’une façade, d’une porte. Car depuis les années 80, le centre historique de la ville est son terrain de jeu. Philippe Boucault l’affirme : « nous interprétons un règlement, à la lumière de l’Histoire. Formuler un avis, c’est le démontrer, l’expliquer, et proposer des solutions pour que le projet ait lieu. »

Peut-être l’avons-nous oublié : les quartiers anciens des villes françaises auraient un tout autre visage s’ils n’avaient pas été protégés au fil des années. C’est d’ailleurs André Malraux qui, en 1962, s’empare du sujet avec sa loi éponyme : il est urgent de préserver et de réhabiliter le patrimoine des villes à l’échelle nationale. Car après-guerre, les projets d’urbanisation menacent ces quartiers, alors populaires. Des pans entiers de Sarlat, de Lyon, ou du Marais à Paris auraient été détruits sans l’intervention du ministre — qu’on connaît davantage aujourd’hui pour ses œuvres littéraires. Rennes est tout aussi concernée : les quais et certains immeubles historiques de la Place des Lices (comme l’hôtel du Molant) auraient ainsi été rasés s’ils n’avaient pas été protégés. Philippe Boucault souligne d’ailleurs : « le régime de protection patrimoniale de Rennes est unique en France, et dans le monde. »

Les missions de l’ABF s’inscrivent dans cette droite ligne. Dans les années 80, elles se limitaient à l’enveloppe des bâtiments : « la ville est crasseuse, les façades sont délaissées et ont subi les outrages de la fin du XIXe et du début du XXe : elles sont réparées, colmatées avec des mortiers qui n’ont fait qu’achever la pierre elle-même. » Philippe Boucault se souvient : « On remet tout à plat. Mais on ne s’occupe alors que de la peau des bâtiments, car nous n’étions pas assez expérimentés pour assurer le contrôle des ouvrages intérieurs. » Aujourd’hui, l’ABF intervient sur le secteur sauvegardé de la ville de Rennes, et dans tout le département. Une équipe d’une dizaine de personnes conseille, sensibilise, étudie, analyse, interprète les travaux à mener à l’intérieur comme à l’extérieur, auprès des commerçants et des particuliers.

L’ABF et l’Opération Rennes Centre ancien

À l’image de tous les acteurs engagés dans notre Opération, Philippe Boucault est investi, convaincu et présent dès l’étape du diagnostic jusqu’à la fin des travaux. « Le diagnostic est une particularité rennaise, car nous avons réussi à intégrer une analyse poussée du bâti bien en amont des projets de réhabilitation. Ce qui limite les surprises plus tard, lors des travaux. On peut ainsi faire des trous dans les murs pour découvrir ce qu’ils cachent — des vestiges de remparts ou des anciennes galeries, qui ont pu être recouverts par de multiples enduits au fil des années. »

L’ABF apporte son conseil sur les matériaux, les teintes, les choix d’aménagement, toujours en lien avec le règlement — ici le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV). « C’est un travail concerté, avec toutes les parties prenantes. » Philippe Boucault ajoute : « Notre logique n’est pas purement esthétique, ou capricieuse. C’est la justesse du propos, de l’interprétation du règlement qui prime. » Il insiste d’ailleurs : « nous ne sommes ni poussiéreux, ni ancrés dans le passé. Nous proposons des solutions qui s’inscrivent dans le temps présent. Par exemple, opter pour des menuiseries en acier, qui racontent ainsi une nouvelle étape dans l’évolution du bâti. »

Philippe Boucault conclut : « pour Rennes Centre ancien, nous avons un groupe opérationnel absolument remarquable. C’est une première dans l’histoire de la ville : cette équipe est à la fois pluridisciplinaire et représentative des différentes institutions. »

Un grand merci à Philippe Boucault pour sa disponibilité et sa passion communicative !

Crédit photo rue du Chapitre : Destination Rennes / Franck Hamon

Les hermines, pour la Bonne Kozh du centre ancien de Rennes

Il y a un mois tout pile, des hermines apparaissaient mystérieusement dans certains commerces du centre historique de Rennes. Au total, 59 d’entre elles se sont installées au pied de 13 immeubles. À l’heure où nous écrivons ces lignes, la presse, les réseaux sociaux et les acteurs aux manettes de cette initiative, baptisée Bonne Kozh, ont levé le voile sur ce projet devenu réalité — grâce au génie créatif et toujours surprenant de Kerozen, qui a su répondre aux enjeux formulés par la Ville de Rennes et Territoires. 

Bonne Kozh n’est pas seulement une action de communication, c’est un moyen pour nous de valoriser ces immeubles et commerces qui se préparent à une nouvelle vie. Les rues qui accueillent nos hermines s’animent et s’enorgueillissent de leur présence, quasi réelle. Les commerçants et les passants posent un regard neuf sur ces vitrines désormais habitées. Et nous sommes fiers de les avoir adoptées !

Des commerces en mouvement

L’objectif de cette initiative est de rendre visible l’invisible. Car ces commerces a priori vacants ou à l’abandon font l’objet de toutes nos attentions. Temporairement en suspens, ils seront bientôt en travaux, dans des immeubles que nous réhabilitons ou qui l’ont déjà été — vous pourrez d’ailleurs les découvrir sur notre carte interactive

Ces bâtiments dégradés, insalubres et dangereux pour leurs occupants, ont été acquis par Territoires qui pilote l’Opération Rennes Centre ancien. Les pas de porte ont été naturellement englobés dans les projets de réhabilitation. Les diagnostics sont désormais finalisés, les travaux planifiés et imminents pour ces immeubles qui hébergent nos hermines. 

En attendant le début des travaux, nous souhaitions redorer le blason de ces bâtiments oubliés et parfois peu appréciés des Rennais. Par rebond, les hermines participent à la vie de quartier, à l’image positive de leurs rues, pour les habitants, les passants et les commerçants. C’est d’ailleurs tout l’objet du Plan d’Action « Commerces de Centre-Ville » porté par Rennes Métropole et la Ville de Rennes.

D’ici deux à trois ans — selon la durée de travaux pour chaque immeuble —, les rues du centre ancien de Rennes accueilleront de nouveaux commerces, de nouvelles activités… pour animer encore un peu plus le cœur de ville ! 

Un mot sur l’Opération Rennes Centre ancien 

Discrète jusqu’alors, notre opération œuvre sur le terrain depuis 2011. Notre mission : préserver le patrimoine architectural et historique dans le centre ancien de Rennes, et assurer la sécurité de ses habitants. Car bon nombre des immeubles que nous côtoyons au quotidien sont vétustes, dégradés et parfois indignes. Souvent délaissés au fil des années, des décades et des siècles, les bâtiments ont aussi été réaménagés et divisés en lots. En résultent des déséquilibres structurels, des logements impropres à l’habitation et une détérioration du patrimoine historique de la ville. La sécurité, notamment incendie, est un enjeu majeur de notre opération.

Ainsi, 1500 logements ont été réhabilités dans le centre ancien de Rennes lors de la première phase de notre opération, entre 2011 et 2016. Depuis, nous avons signé une seconde concession d’aménagement et une nouvelle convention OPAH-RU, pour sept ans. D’ici à 2023, nous avons pour ambition de restaurer 1 000 logements. Et des commerces, amoureusement gardés par les hermines Bonne Kozh.

Merci à Destination Rennes et à Franck Hamon pour la photo publiée en une de cette article !

Des hermines dans le centre ancien de Rennes ?

Vous les avez sans doute aperçues en flânant dans les rues de Rennes : des hermines se sont installées en vitrine d’une quinzaine d’immeubles du centre historique. Après avoir laissé planer le mystère — et constaté l’étonnement, souvent l’émerveillement, des passants et des commerçants —, voici leur histoire.

Les hermines Bonne Kozh dans le centre ancien de Rennes, rue Saint-Georges

Nom de code : Bonne Kozh

Cette initiative pilotée par l’équipe de Rennes Centre ancien, est menée de concert avec Destination Rennes et la ville de Rennes. Elle mêle démarche artistique, amour du patrimoine, attractivité et enjeux commerciaux.

Les commerces vacants peuvent ternir l’image d’un centre historique en pleine ébullition. Pour autant, ces vitrines a priori délaissées sont situées aux pieds d’immeubles en cours de réhabilitation. Les hermines, qui interpellent les Rennais et les visiteurs de passage, indiquent que ces commerces sont en mouvement. Des travaux seront bientôt initiés, dans le cadre de notre opération  qui vise à préserver le patrimoine historique de Rennes.

La boucle est ainsi bouclée : « kozh » signifie « ancien » en breton. Car c’est notre mission de redynamiser ces commerces et ces rues, dans l’attente de la fin des travaux et de l’ouverture de nouvelles boutiques.

Les hermines de Bonne Kozh, place des Lices à Rennes

Notre démarche artistique

Pourquoi des hermines ? Parce qu’elles sont le symbole de la Bretagne depuis plus de 700 ans. Parce que c’est aussi ramener un peu de nature dans la ville, tout en utilisant les codes de notre région ­— le noir et le blanc. Les prises de vues laissent penser qu’elles s’approchent des passants, elles-mêmes interloquées par leur présence. Ces hermines invitent les flâneurs à arrêter leur regard sur ces bâtiments, et parfois à les redécouvrir.  

Ce concept n’aurait pas vu le jour sans l’agence Kerozen, qui en est l’auteure — elle décrit d’ailleurs sa démarche sur la page dédiée à Bonne Kozh . Ni sans Raphael Auvray, aux manettes des magnifiques clichés que vous pouvez désormais contempler dans les rues de Rennes. Nous continuerons à lever le voile sur ces hermines, et sur nos missions, dans les semaines à venir. Restons connectés !

Le site web de Rennes Centre ancien est dans les bacs !

En gestation depuis une petite année, le site web de notre opération est en ligne. Il vous est dédié, à vous propriétaires, occupants ou bailleurs, et à vous locataires — parce que Rennes Centre ancien n’a de sens que si vous en devenez des acteurs à part entière. Ce site est aussi dédié à tous nos partenaires engagés dans cette démarche, entamée il y a huit ans déjà.

Pourquoi un site web ?

La raison principale : l’opération Rennes Centre ancien restait peu connue du grand public. La décision d’ouvrir nos propres espaces de communication s’est aussi synchronisée avec le lancement de notre seconde OPAH-RU, suite au succès de la première phase. Une centaine d’immeubles avaient été réhabilités, nous avions des résultats tangibles, des exemples concrets à valoriser.

Ce site web est notre camp de base, et le vôtre, pour informer sur l’opération dans sa globalité, sur les dispositifs et outils mis à disposition. Mais aussi dans le temps, au fil des projets initiés ou finalisés. Vous trouverez sur ce site web un glossaire très pratico-pratique de notre vocabulaire métier, que nous complèterons au fil du temps — et de vos suggestions.

Sur Facebook & Instagram 

L’été dernier, nous avons pris nos marques sur Facebook et sur Instagram, que nous avons alimentés petit à petit. En toile de fond, nous œuvrons à promouvoir l’opération Rennes Centre ancien, en soulevant le voile pour vous montrer les coulisses. Via des visites d’immeubles réhabilités ou en cours de réhabilitation, des balades insolites pour redécouvrir notre ville et avoir une lecture différente des rues et des bâtiments du centre ancien… que nous côtoyons au quotidien sans vraiment les connaître.

Nous voulons partager avec vous notre passion pour notre métier, et notre attachement à la ville de Rennes, aux côtés des acteurs engagés dans l’opération — et ils sont nombreux ! Ces réseaux sociaux sont aussi pour nous un canal de communication pour interagir avec vous, entendre vos questions, vos remarques, vos suggestions. Et bien sûr, y répondre, les prendre en compte dans nos réflexions quotidiennes.

Vous nous rejoignez ?